Ewincher peut être utilisée sur tous les winchs du bateau
Article de Voile et voilier par Sébastien Mainguet le 24/09/2017
A côté des modèles existants qui avaient quelque peine à nous convaincre, cette manivelle électrique, commercialisée sous le nom de Ewincher se distingue nettement. Tout d’abord, elle est assez légère(2,2 kilos). Ensuite, elle a une longueur de 254 millimètres, comme une manivelle standard, ce qui fait que l’on peut l’utiliser en mode manuel. Elle a même été conçue dans ce but, avec la possibilité de combiner le mode électrique et le mode manuel. Enfi n, elle fonctionne avec une batterie lithium-ion 24 volts très performante, offrant une bonne densité d’énergie et une autonomie respectable (la capacité de la batterie est de 3 000 mAh). Notre test, effectué à bord d’un
Sun Odyssey 379, au port, avec une montée en tête de mât, et en mer, avec une succession de virements sous génois, a confirmé un mode d’emploi très intuitif et une conception tout à fait aboutie. Le point le plus remarquable est le changement de sens de rotation : il suffit de faire pivoter la manivelle de 180 degrés. Le logiciel détecte la rotation du champ magnétique du moteur et la rotation s’inverse aussitôt. Ainsi, on se retrouve d’emblée dans la bonne position – à savoir que l’on retient la manivelle en tirant et non en poussant, ce qui est plus facile.
Puissance et autonomie
Il y a par ailleurs un bouton ad hoc pour inverser manuellement le sens de rotation. L’autre bouton, qui commande la rotation elle-même, permet de réguler sa vitesse (de 0 à 160 tours par minute), en ajustant la pression que l’on applique dessus avec le doigt : rien de plus facile. Dans tous les cas, le couple est automatiquement ajusté de manière que la puissance ne dépasse pas 450 watts.
Pour ce qui est de l’autonomie, on peut largement hisser une personne de 110 kilos en tête de mât, et renouveler l’exercice (pour un mât d’une quinzaine de mètres), avec la même batterie. Pour un croiseur de 12 mètres, d’après le fabricant, l’autonomie correspond à trois envois de grand-voile et une douzaine de virements. Sauf utilisation à la journée, on conseillera d’acheter la deuxième batterie en option pour plus de confort. Le changement de celle-ci est simple et rapide.
L’ergonomie du pommeau, pour l’utilisation en mode manuel, est elle aussi très satisfaisante. Last but not least, la recharge se fait en moins de deux heures sur le 220 volts, et un convertisseur allume-cigare 12/220 volts est même fourni !
Autre point important : selon les capacités physiques de l’utilisateur, on peut ajuster la force maximale nécessaire pour tenir la manivelle, au moyen d’une petite application à télécharger sur un smartphone.
Le paramétrage par défaut fixe cette force à 25 kilos, ce qui n’est déjà pas mal. On peut baisser cette valeur à 15 kilos… ou la monter à 36 kilos. Mais aller jusqu’à une telle force ne nous semble pas très utile… Quoi qu’il en soit, ces possibilités de paramétrage personnalisé sont très appréciables.
Un petit regret : l’Ewincher se verrouille sur le winch comme une manivelle normale, mais il faut pour cela ouvrir le verrouillage avec une deuxième main, la première étant déjà utilisée pour tenir l’engin. C’est un peu le seul défaut de cette manivelle : il est impossible de la poser sur un winch d’une seule main. Or même si l’Ewincher est relativement légère, elle est tout de même plus lourde qu’une manivelle classique – qui peut, elle, être positionnée d’une seule main sur le winch. Par mer formée, le risque existe d’être déséquilibré et éventuellement de faire tomber à l’eau la précieuse manivelle électrique.
Il faut prendre l’habitude de la manipuler en position assise quand la mer est formée. De même, la baille à manivelle adéquate (59,90 euros) nous paraît plus ou moins incontournable.
L’Ewincher est fort bien pensé, même si son prix n’est pas négligeable… Par rapport au coût d’un winch électrique, c’est un peu moins cher qu’un winch de taille 46, et c’est plus ou moins le prix d’un kit d’électrification pour un winch de cette puissance. La manivelle électrique a tout de même l’avantage de pouvoir être utilisée sur tous les winches du bateau ! ■
Quand on tourne la manivelle de 180 degrés pour utiliser l’autre vitesse du winch, la rotation s’inverse automatiquement. Difficile de faire plus simple !
Efficace et simple à utiliser, ce nouvel équipement reste cher mais on lui a trouvé bien peu de défauts.
Voilà donc une alternative plutôt crédible au winch électrique !
Une baille sur mesure est proposée par le fabricant. Et elle est bien utile, voire indispensable.
EN BREF…
_ Fabricant : Chrysadev.
_ Distributeurs : Accastillage
Diffusion, Uship, vente en ligne en direct sur le site
www.ewincher.com
_ Poids : 2,2 kg.
_ Capacité batterie : 3 000 mAh.
_ Temps de recharge :
90 minutes environ (données fabricant).
_ Prix : 2 299 € (kit de base avec une batterie), et 2 644 € avec batterie supplémentaire (chargeur et convertisseur 12/220 volts fournis dans tous les cas).
_ Batterie seule : 349 €.
_ Baille à manivelle : 59,90 €.
PHOTOS SÉBASTIEN MAINGUET
Retrouvez la vidéo du test sur https://voilesetvoiliers.ouest-france.fr/