Ewincher, la manivelle électrique de winch, dans la Tribune de Lyon

Résumons pour les néophytes : cette manivelle sert à hisser et régler les voiles aux prix d'un effort physique intense, l'assistance électrique permet de réaliser l'opération sans forcer, exactement comme pédaler sur un vélo électrique. Et s'il existe une poignée de concurrents dans le monde, Bruno Rabu apporte une solution plus légère et plus puissante.
«Surtout, j'ai imaginé un produit qui colle vraiment à la pratique de la navigation quand d'autres proposent des boitiers avec simplement un bouton à presser»,
explique Bruno Rabu, persuadé de pouvoir écrire «une belle histoire» avec son innovation.
Passionné de technique et de voile, le créateur a occupé pendant plus de deux décennies plusieurs gros postes chez le géant lyonnais Merial, avant d'être touché par un problème de santé handicapant.
«J'adorais faire du sport, et il y a plein de choses que je ne pouvais plus faire. Je me suis dit qu'il fallait que je trouve une solution pour continuer à pouvoir naviguer. J'ai regardé ce qui se faisait, et je n'ai pas trouvé de solution satisfaisante. C'est cela le point de départ», rapporte-t-il.
Le début de la réalisation d'un véritable défi technique, ne serait-ce parce qu'une manivelle de winch tourne dans les deux sens… L'ingénieur de formation noircit alors des carnets et des carnets de calculs complexes, multiplie les prototypes (il nous a présenté son numéro 12 lorsque nous l'avons rencontré) qu'il met à l'épreuve sur sa terrasse à l'aide d'une poulie et de poids. D'après ses estimations, il a passé 5500 heures (soit 3 ans de travail aux 35 heures) pour déboucher sur ce qu'il décrit comme «un petit bijou technologique» qui a fait l'objet de trois dépôts de brevet.
«Que ce soit le designer ou le développeur de cartes électroniques, je n'ai travaillé qu'avec des passionnés de voile. Et tous me disent que l'idée est géniale»,
se rassure Bruno Rabu, qui attend la présentation au public, avant une commercialisation au cours de l'année prochaine à un prix et un nom qui ne sont pas encore dévoilés. Les ambitions, elles, sont claires : «La France ne représentera que 10% des ventes, le reste se fera à l'international», affirme Bruno Rabu, qui espère créer une douzaine d'emplois au cours des trois prochaines années.
Le concept
Une manivelle de winch électrique Les finances
Préférant débuter sans business angel, Bruno Rabu a investi personnellement 250 000 euros dans ce projet. Il estime qu'un million d'euros sera nécessaire pour faire de l'entreprise une «start-up wordwilde».
En plus d'être à assistance électrique, cette manivelle est connectée : elle livrera des informations et des statistiques sur la navigation.La fabrication : Dans l'optique d'être plutôt dans le haut du panier, Bruno Rabu mise sur une fabrication à 60% française.

Vincent Lonchampt
Journaliste - Tribune de Lyon
la Tribune de lyon 1er au 7 sept 2016